La norme AFNOR : XP X 50-844 Thalassothérapie
En 1986, les centres de thalassothérapie se sont regroupés pour créer la Fédération Internationale de Thalassothérapie. Dès le début, les responsables de ces établissements ont eu à cœur de défendre leur savoir-faire. Ils ont commencé par définir leur activité et par poser les règles de bonne conduite qui conditionnent la thalasso moderne. La circulaire de 1961 avait besoin d’une vision plus moderne de la thalasso et un travail considérable a été réalisé sur les métiers de la thalassothérapie. Ils se sont ensuite attelés à la création d’une certification.
Cela a exigé un long travail de préparation qui a concerné les professionnels, les clients et les services publics pour aboutir le 18 juin 1997 par la publication au journal officiel de la certification QUALICERT sur la thalassothérapie. Cette norme ambitieuse avait près de 150 items à respecter. Elle couvrait les aspects de la relation client, de la qualification et de la formation du personnel, de la qualité des produits, etc. Elle était malgré tout à la portée de tous les établissements pratiquant une thalassothérapie sérieuse.
Elle souffrira pourtant de deux défauts majeurs. Le premier, un manque de communication sur les valeurs soutenues par cette norme et ce autant de la part de la société SGS qui vérifiait les centres que de la part des établissements certifiés. Le second, un coût important pour l’acquisition et le maintien de la certification pour chaque établissement demandeur. Ces deux causes seront les principales raisons de la désaffection des centres pour la certification Qualicert et en 2012, il restait moins de 5 centres à être certifiés.
En 2008, les deux instances représentatives de la Thalasso (Fédération Mer et Santé et Syndicat National Professionnel) vont se regrouper dans le sein du Syndicat National Professionnel de la Thalassothérapie qui prend le nom de « France Thalasso ». Les conditions d’adhésion à « France Thalasso » impliquent le respect d’un cahier des charges qui garantit des structures de qualité pour la clientèle et un usage d’eau de mer pour les soins et les bassins qui sont l’apanage de la thalassothérapie. Par contre, l’adhésion au syndicat n’est pas obligatoire pour les centres de Thalasso et la communication sur la garantie client que représente l’adhésion n’a pas fait l’objet d’une communication suffisante. Ajouté au fait que l’on avait de plus en plus d’établissements qui s’affichaient comme des Thalassos sans pour autant utiliser d’eau de mer, France Thalasso a pris la décision de lancer une procédure de normalisation.
En 2013, en collaboration avec l’AFNOR, une réflexion sur la création d’une norme XP (expérimentale) a débuté sous la présidence de M.C. BELIEN de « France Thalasso ». Ce travail répondait aux attentes suivantes :
> Eviter les confusions entre les acteurs utilisant de l’eau dans leurs soins
> Pouvoir répondre à toute utilisation non conforme du mot Thalassothérapie
> Protéger nos clients et garantir le respect de leurs attentes pour les soins et l’eau
> Protéger les compétences de nos salariés
> Protéger nos adhérents et leur garantir une concurrence loyale
> Protéger l’image de marque très positive de la thalassothérapie et de ce savoir-faire spécifiquement Français
Un peu plus d’un an a été nécessaire pour que les participants de tous horizons se mettent d’accord sur cette norme XP X 50-844. Elle définit les exigences de base pour pouvoir se revendiquer de la Thalassothérapie et elle fait le rappel des exigences réglementaires qui au fil du temps sont venues encadrer nos activités. En tant que norme expérimentale, elle peut encore faire l’objet de modifications pendant le temps de l’expérimentation qui ne peut excéder 3 ans. Sa consultation peut se faire sur le site de l’AFNOR ainsi que les demandes éventuelles d’ajouts qui seront étudiés par le groupe de travail.
Cette norme XP X 50-844 a été publiée au début de l’année 2015, elle sera sans doute validée courant 2016.
Il est encore trop tôt pour tirer toutes les conclusions sur l’intérêt de cette norme mais le bon accueil des professionnels est un excellent signe pour son avenir. Les établissements de Thalasso qui répondent aux exigences de la norme peuvent, sans aucun frais, faire apparaître cette référence dans leurs brochures ou l’afficher dans les centres. C’est une garantie de qualité et de sérieux pour nos clients. C’est également une garantie que le centre utilise bien une eau de mer de qualité. Les établissements qui, par contre, se référeraient à la norme sans satisfaire à toutes ses exigences seraient passibles de poursuites pour tromperie commerciale. En cas de contrôle, ils s’exposeraient aux foudres de la D. G. C. C. R. F..
Cette norme répond donc aux souhaits des professionnels, elle clarifie les choses entre les différents acteurs des soins du corps à base d’eau ce qui protège nos clients et nos savoir-faire. Elle donne un moyen supplémentaire de lutter contre les utilisations abusives du mot « «Thalasso ».
2016 va être une année décisive. Si les établissements de Thalasso jouent majoritairement le jeu de la diffusion de cette norme, qu’ils en font une importante publicité auprès de leur clientèle, nous pourrons espérer transformer cette norme XP en une norme pérenne. Voir même envisager de créer un label NF pour la Thalasso. Cela permettra à tous les acteurs administratifs ou privés de pouvoir se référer à cette norme pour définir l’activité de Thalassothérapie. (Dans la norme, il est entre autre précisé que Thalasso constitue le diminutif de Thalassothérapie et qu’il n’y a pas de différences d’exigences entre les deux).
Crédits Photo : © France Thalasso