L’Académie nationale de Médecine nous a fait l’honneur de nous accueillir à l’occasion de la célébration du 10e anniversaire de l’association : il faut y voir la reconnaissance des travaux que nous avons menés et, plus largement, la manifestation renouvelée du soutien à la médecine thermale. ll n’est pas exagéré d’affirmer qu’il y a un « big-bang thermal », un avant et un après dans la recherche thermale nationale et européenne, dont on retiendra quelques éléments de synthèse : les 10 campagnes d’appels à projets ont suscité 107 avant-projets dont
72 ont été reconnus éligibles, 50 ont été validés sur le plan scientifique et 38 ont bénéficié d’un financement ; l’ensemble des fonds mobilisés, hors frais de gestion, jusqu’au programme 2015 inclus, a représenté 10 093 M€ d’engagements qui constituent un effort sans précédent de la part des exploitants thermaux et des communes thermales ; 70 % à 80 % des indications de cure, à l’exception des pathologies respiratoires, ont fait l’objet d’une étude de leur SMR.
La décennie qui s’ouvre aujourd’hui est pleine de promesses, pleine de défis aussi. Les plus chargés d’enjeux me paraissent être au nombre de quatre : approfondir la démarche explicative en éclairant les mécanismes d’action des produits thermominéraux en vue de déterminer leur spécificité ; poursuivre la réflexion sur la méthodologie de l’intervention complexe qu’est la cure thermale. L’objectif est ici de surmonter les écueils, notamment en termes de recrutement de patients ; contribuer grâce aux études dites de « Recherche & Développement » à l’émergence de nouvelles indications, formats et contenus de cure, sur la base d’offres de soins et de pratiques qui auront été préalablement scientifiquement évaluées ; intégrer aussi systématiquement que possible la dimension de l’évaluation économique, de manière à pouvoir répondre aux légitimes interrogations des financeurs relatives à l’efficience de l’allocation de ressources publiques (Assurance maladie) ou mutualisées (Complémentaires santé).