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Société

Vers une réglementation des bains à remous

Un rapport de l’Anses sur les risques sanitaires présents dans l’eau et l’air des bains à remous paru récemment, préconise la mise en place de règles afin d’en prévenir les dangers.
L’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentation, Environnement, Travail) a rendu public, fin janvier 2013, un rapport d’expertise portant sur la réalisation de l’évaluation des risques sanitaires (ERS) liés aux baignades publiques non encadrées par la directive européenne 2006/7/CE relative à la qualité des eaux de baignade. Sa rédaction a été entreprise afin de répondre à la demande formulée par les ministères en charge de la Santé et de l’Environnement en 2006 qui demandaient des précisions sur ces questions, justifiant d’une mise à jour de la réglementation sur les piscines « classiques » et la définition d’un nouveau cadre adapté aux pratiques inédites de loisirs liés à l’eau. Une proposition de loi sur le sujet est attendue pour 2015.
Les risques
Si une partie des conclusions du rap- port de l’Anses porte notamment sur les piscines à usage collectif, un autre volet s’attarde sur les bains à remous. Et pour cause puisque spas, jacuzzis et autres bains bouillonnants ne sont pour l’heure soumis à aucune réglementation spécifique. Si les dangers sont les mêmes que pour les piscines classiques (Legionella pneumophilla, Staphyloccocus aureus, etc.), leur hiérarchisation est différente du fait de leur configuration particulière et de leur mode de fonctionnement. En effet, les différents paramètres comme la forte fréquentation par rapport au volume d’eau faible, la promiscuité plus importante des baigneurs, l’aération de l’eau par bullage, la concentration fluctuante en désinfectant, la température de l’eau
élevée favorisent les risques. Ainsi la température de l’eau élevée du bassin va-t-elle favoriser le développement des micro-organismes, ou augmenter la cinétique d’action des produits de désinfection de l’eau, etc. Par conséquent, face à ces constats, l’agence a compilé un ensemble de recommandations.
Les recommandations
Les mesures à respecter portent autant sur la construction que sur les com- portements à adopter dans ce milieu particulier. Sont ainsi déconseillés l’utilisation de bois pour la construction d’un bain à remous comme son remplissage avec des liquides tels le chocolat ou le lait. Ou encore, la limitation impérative de la température de l’eau à 36°C avec une moyenne de l’ordre de 32-33°C et d’une durée de baignade à 15 minutes. L’interdiction à des enfants de moins de 10 ans du fait de la profondeur moyenne des bassins et de la taille relative des enfants de cet âge. Enfin, des mesures énoncées face à l’exposition des baigneurs et du personnel insistent sur les règles d’usage et d’hygiène, la maintenance des installations, le recensement des produits et des procédés de trai- tement envisageables, la création de modalités de surveillance et de contrôle, l’établissement de valeurs limite de qualité de l’eau et de l’air.
Les professionnels face à la question
Le Syndicat Professionnel des Activités Spas (SPAS), présidé par Jean-Jacques Gauthier, s’est récemment saisi du sujet via un article publié sur son site. Outre l’évocation du contexte lié aux bains à remous, il appelle la profession à accroître leur surveillance dans leurs spas pour qu’à la promulgation de la loi, ils ne soient les « mauvais élèves » auxquels pourraient s’appliquer des contrôles plus importants, pouvant impliquer des investissements et des charges supplémentaires.

Le rapport de l’Anses sur aquae-officiel.fr

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