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Société

Des plantes pour dépolluer les sols

Recourir aux plantes pour dépolluer les sols, tel est le pari que ce sont lancé des ingénieurs et chercheurs de la région Centre.
Le bureau d’études IDDEA Ingénierie et le laboratoire « Biomolécules et Bio­technologies Végétales » de l’Université François Rabelais de Tours viennent de lancer un projet collaboratif : Phytocyan. Labellisé par le pôle DREAM, il a pour objec­tif de développer des solutions de dépollution des sols cyanurés par des plantes (phytoremédiation). Plus précisément, les procédés développés dans le cadre de Phytocyan visent, par des végétaux à cycle végétatif court, la dépollution des sols contenant des cyanures de fer. L’objectif du projet est de définir une méthodologie reproductible à différents types de pollutions minérales ou organiques.
La première étape du projet Phytocyan, d’une durée de 18 mois, consiste à identifier les plantes qui métabolisent le cyanure. Dans un deuxième temps, après test in vitro, des essais en serres seront conduits pour apprécier l’efficacité de la démarche et ses limites. Une solution de dépollution des sols cyanurés en métabolisant l’azote par ces plantes permet en effet d’éviter la problématique du traitement de la filière biomasse contaminée, et rend cette solution particulièrement compétitive. Il suffit en effet de laisser la biomasse se décomposer et enrichir, de la sorte, le sol en matière organique.
La pollution des sols au cyanure provient majoritairement d’activités industrielles anciennes (usines à gaz, cokeries, etc.) qui se sont éteintes à la fin des années 1960 et qui sont situées en milieux urbains. Ces exploitations industrielles ont laissé un important passif immobilier et foncier intra-urbain, pour certains non exploitables sans coûts de dépollution importants en raison de la pollution accumulée dans les sols durant ces décennies d’activités.
En France, près de 800 sites contaminés par des composés cyanurés ont été recen­sés. Parmi eux, au moins 300 devront être dépollués dans les prochaines années.

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