La technologie des photobioréacteurs, mise au point par la start-up marseillaise Microphyt pour produire des micro-algues, vient d’être validée par le CEA de Cadarache (13) qui a décidé de mettre les ingénieurs et les techniciens de sa plateforme HélioBiotec au service de son développement.
La société Microphyt (34), créée en 2009 par Alain Muller-Feuga, a mis au point une technologie originale pour résoudre les problèmes liés à l’excès d’oxygène et à la formation de biofilm dans les cuves. Le système évacue l’excès d’oxygène qui ralentit la photosynthèse et des balles de mousse évitent le dépôt des biofilms sur les parois des réacteurs qui sont difficiles à nettoyer. Deux unités pilotes, en fonctionnement depuis 2010, ont démontré la capacité du système à produire des micro-algues à raison d’un kilo de matière sèche par jour avec un coût de revient annoncé comme six fois inférieur aux procédés concurrents (à titre indicatif, certaines micro-algues peuvent atteindre 3 000 euros le kilo). L’entreprise a trouvé ses premiers débouchés auprès des sociétés Dior, Soliance ou Thalgo et vise un chiffre d’affaires de 20 M€/an à cinq ans.
Convaincu par la valeur du procédé, le CEA de Cadarache (13) a décidé de soutenir la start-up en constituant une équipe d’une vingtaine de chercheurs de sa plateforme, HélioBiotec, pour étudier les souches de micro-algues productrices de molécules à très haute valeur ajoutée et améliorer leur patrimoine génétique dans le but d’augmenter leur productivité. Le CEA et l’IFREMER coopèrent depuis plusieurs années sur la compréhension des mécanismes de transformation et de stockage de l’énergie par les micro-algues afin de mettre au point des systèmes de production de nouveaux biocarburants. Désormais, l’objectif est de domestiquer la capacité des micro-algues à produire des principes actifs naturels parmi les plus puissants et à synthétiser des molécules techniques recherchées par l’industrie.