Selon une étude BNP Paribas Real Estate réalisée ce mois-ci, la France reste, malgré le contexte de crise économique, le deuxième marché du tourisme le plus dynamique d’Europe, principalement soutenu par les transactions du secteur hôtelier.
Tous les principaux marchés du tou- risme européen ont observé une baisse du montant de leur investissement pour 2012. Le marché français, s’il n’échappe pas à cette fatalité, tire son épingle du jeu avec 1,3 milliard d’euros placés en juin de cette année. Le secteur hôtelier participe largement à ce chiffre puisque 627 millions de mouvements positifs ont été enregistrés au premier semestre 2012. Cette bonne santé est surtout due à quelques grandes transactions qui soutiennent le marché. Sur un total de 24 transactions au 1er semestre 2012, 8 sont supérieures à 25 millions d’euros et totalisent 523 millions d’euros (83% du volume total). Parmi elles, la plus significative est celle en vente sur plans (VEFA) du Mélia Hôtel à la Défense (Paris). Et les choses devraient se pour- suivre ainsi au second semestre au vu des différentes ventes ou négociations en cours. Les observateurs estiment même que le volume global d’inves- tissement devrait être supérieur à celui de 2011. Et en particulier grâce à la pro- messe d’achat signée entre le Groupe du Louvre, détenu par le fonds Starwood Capital, et des investisseurs qataris pour la cession de 4 propriétés : l’Hôtel du Louvre et le Concorde Lafayette à Paris, Le Martinez à Cannes ainsi que le Palais de la Méditerranée à Nice. Le montant total de cet accord pourrait dépasser les 700 millions d’euros.
Différentes catégories d’actifs
La demande des investisseurs pour les différentes catégories d’actifs hôteliers est assez diversifiée et s’explique notamment par l’alternative patrimoniale qu’elles représentent face à la volatilité des marchés financiers. Elle porte autant sur les produits « prime » recherchés par les fonds souverains que sur ceux dont le rendement plus sécurisé intéresse les acteurs privés français ou les institutionnels aux portefeuilles variés.
Un marché à deux vitesses
Le marché hôtelier de la France est marqué par une dominance parisienne avec 390 millions d’euros investis au 1er semestre contre 237 millions en Province dont 60% des transactions en volume sont à mettre au crédit de la Côte d’Azur. Niveau fréquentation, l’écart s’inscrit également en faveur de la capitale qui enregistre 7,8 millions de touristes et près de 18 millions de nuitées de janvier à juin. Un taux en forte progression puisqu’il se maintient au-dessus des records de 2007. Ces performances sont portées par la clientèle étrangère, en particulier les Américains, ainsi que celles des nouveaux pays émetteurs qui cumulent 2,1 millions d’arrivées sur cette même période. Une constatation : les Britanniques reviennent sur le sol parisien puisqu’une hausse de 8 % a été remarquée entre les premiers semestres 2011 et 2012.
Côté région, les résultats sont donc moins réjouissants puisque les hôtels constatent une forte baisse de leur taux d’occupation (-1,7 point) entre les premiers semestres 2011 et 2012, correspondant à 58,8%. Il s’agit d’un taux particulièrement bas pour un premier semestre. L’indicateur des professionnels du secteur, le RevPAR, qui cal- cule le chiffre d’affaires hébergement par chambre disponible, affiche un résultat de moins 0,6%. L’analyse de BNP Paribas Real Estate France sur ces mauvaises performances hôtelières en régions est que celles-ci sont moins exposées aux flux de voyageurs internationaux, à la fréquentation d’une clientèle haut de gamme et au tourisme d’affaires.